Le Parloir – L’empreinte
État / Présenté
Lieu / École d’architecture de l’Université Laval / 2019
Programme / Exposition et installation
Lauréat aux Prix d’Excellence de l’Ordre des Architectes du Québec 2020
Le projet LE PARLOIR – L’EMPREINTE fait écho à l’approche conceptuelle de l’architecte. Cette installation prend forme à partir d’une lecture de l’espace d’exposition comme tel, autrefois un ancien parloir faisant partie du Grand Séminaire de Québec. D’emblée, Carle le caractérise en tant que paysage en soi, un paysage intériorisé. Il y imagine une histoire afin de laisser place à un narratif de fiction: celui d’un lieu de rencontre, de convergence du monde extérieur avec celui des habitants isolés de l’ensemble conventuel d’alors. Ainsi, l’architecte s’intéresse à l’histoire non pas comme source identitaire, mais comme prétexte à des faits imaginés : Ce lieu est et fut un lieu d’échange, un espace d’extériorité, et par delà un imaginaire fait d’altérités. Des paroles « d’étrangers » jamais écrites, mais toujours possibles grâce à la fiction.
Maintenant devenu une salle d’exposition pour l’École d’architecture de l’Université Laval, l’architecte souligne néanmoins la persistance d’une ouverture sur l’extérieur de ce lieu : il fait figure de point de rencontre entre le professionnel et l’institutionnel. Pour cette exposition, Alain Carle propose une expérimentation évènementielle plutôt qu’un affichage de ses propres réalisations. De cette manière, il expose un regard sur ce qui a éveillé en lui l’intérêt pour l’espace et sa nature émouvante, utilisant le registre des arts comme point de départ. Sous forme d’installation, sa contribution repose sur deux aspects, le premier s’adressant à la problématique de la forme et le second, à la problématique du programme d’usage comme expression.
L’Empreinte:
La forme construite de la pièce, au centre de l’espace, ne devrait pas être interprétée comme un « dessin » selon l’architecte, mais plutôt une empreinte du lieu : elle est une accumulation, un empilage du temps. Elle est un écho sourd du lieu, une présence absorbante et transitoire. Composée d’un empilage de feutre, cette empreinte se laisse découper à partir des contours du lieu tout en redécoupant ce même lieu par sa présence, offrant de nouvelles perspectives, de nouveaux sens. L’empilage plutôt que l’édification (propre à l’architecture) énonce la qualité non pérenne de la forme, sa vocation transitoire. Inscrite elle-même dans le temps, cette matière de recyclage qu’est le feutre possède sa propre historicité, sa mémoire propre, se conjuguant à celle du lieu. Placée au centre de l’espace, cette « empreinte » reconfigure le paysage intérieur de la pièce, elle y énonce une occupation transitoire des êtres, un lieu pour s’assoir dans une temporalité hors du travail académique : le cinéma.
L’altérité:
Un programme inusité de projections de films propose une expérience autre par rapport à celui de l’École d’architecture ; soit une activité extra-muros par l’imaginaire qu’elle soutient, et ce, malgré le fait qu’elle se situe à l’intérieur de l’enceinte académique. Ainsi, le parloir se recrée par la présence d’un extérieur à soi, un désir de l’autre, ici symbolisé par l’œuvre filmique. Le temps de l’installation est donc étendu, voire distinct, selon chaque usager qui écoutera (ou non) un ou plusieurs films durant les périodes de projections, et ce, tout au long de l’exposition. Les films choisis par l’architecte sont à la fois des clés d’accès à son approche créative, privilégiant le paysage comme fiction et révélant son intérêt pour les notions d’extériorité et d’altérité propre à sa recherche. Chacun de ceux-ci ont été choisis pour les liens qu’ils tissent avec les paysages qui y sont filmés : dans ces œuvres, tout part d’un lieu déterminant, construisant ou provoquant le drame, ou encore un lieu par qui un personnage apparait comme figure d’altérité. Le paysage dans ces films ne se représente pas comme toile de fond d’un récit (voir le road-movie) ou comme une succession de scènes panoramiques agrémentant la fiction, mais bien comme une présence en soi, un personnage qui construit la fiction.
Cette présence filmique offre ici une ouverture sur le programme académique de l’École d’architecture, sur la nécessité de maintenir l’architecture dans le champ des arts tout autant que celui de la technique. C’est une manière pour l’architecte de parler de son métier, du caractère extensif du savoir-faire architectural.
Le projet LE PARLOIR – L’EMPREINTE fait écho à l’approche conceptuelle de l’architecte. Cette installation prend forme à partir d’une lecture de l’espace d’exposition comme tel, autrefois un ancien parloir faisant partie du Grand Séminaire de Québec. D’emblée, Carle le caractérise en tant que paysage en soi, un paysage intériorisé. Il y imagine une histoire afin de laisser place à un narratif de fiction: celui d’un lieu de rencontre, de convergence du monde extérieur avec celui des habitants isolés de l’ensemble conventuel d’alors. Ainsi, l’architecte s’intéresse à l’histoire non pas comme source identitaire, mais comme prétexte à des faits imaginés : Ce lieu est et fut un lieu d’échange, un espace d’extériorité, et par delà un imaginaire fait d’altérités. Des paroles « d’étrangers » jamais écrites, mais toujours possibles grâce à la fiction.
Maintenant devenu une salle d’exposition pour l’École d’architecture de l’Université Laval, l’architecte souligne néanmoins la persistance d’une ouverture sur l’extérieur de ce lieu : il fait figure de point de rencontre entre le professionnel et l’institutionnel. Pour cette exposition, Alain Carle propose une expérimentation évènementielle plutôt qu’un affichage de ses propres réalisations. De cette manière, il expose un regard sur ce qui a éveillé en lui l’intérêt pour l’espace et sa nature émouvante, utilisant le registre des arts comme point de départ. Sous forme d’installation, sa contribution repose sur deux aspects, le premier s’adressant à la problématique de la forme et le second, à la problématique du programme d’usage comme expression.
L’Empreinte:
La forme construite de la pièce, au centre de l’espace, ne devrait pas être interprétée comme un « dessin » selon l’architecte, mais plutôt une empreinte du lieu : elle est une accumulation, un empilage du temps. Elle est un écho sourd du lieu, une présence absorbante et transitoire. Composée d’un empilage de feutre, cette empreinte se laisse découper à partir des contours du lieu tout en redécoupant ce même lieu par sa présence, offrant de nouvelles perspectives, de nouveaux sens. L’empilage plutôt que l’édification (propre à l’architecture) énonce la qualité non pérenne de la forme, sa vocation transitoire. Inscrite elle-même dans le temps, cette matière de recyclage qu’est le feutre possède sa propre historicité, sa mémoire propre, se conjuguant à celle du lieu. Placée au centre de l’espace, cette « empreinte » reconfigure le paysage intérieur de la pièce, elle y énonce une occupation transitoire des êtres, un lieu pour s’assoir dans une temporalité hors du travail académique : le cinéma.
L’altérité:
Un programme inusité de projections de films propose une expérience autre par rapport à celui de l’École d’architecture ; soit une activité extra-muros par l’imaginaire qu’elle soutient, et ce, malgré le fait qu’elle se situe à l’intérieur de l’enceinte académique. Ainsi, le parloir se recrée par la présence d’un extérieur à soi, un désir de l’autre, ici symbolisé par l’œuvre filmique. Le temps de l’installation est donc étendu, voire distinct, selon chaque usager qui écoutera (ou non) un ou plusieurs films durant les périodes de projections, et ce, tout au long de l’exposition. Les films choisis par l’architecte sont à la fois des clés d’accès à son approche créative, privilégiant le paysage comme fiction et révélant son intérêt pour les notions d’extériorité et d’altérité propre à sa recherche. Chacun de ceux-ci ont été choisis pour les liens qu’ils tissent avec les paysages qui y sont filmés : dans ces œuvres, tout part d’un lieu déterminant, construisant ou provoquant le drame, ou encore un lieu par qui un personnage apparait comme figure d’altérité. Le paysage dans ces films ne se représente pas comme toile de fond d’un récit (voir le road-movie) ou comme une succession de scènes panoramiques agrémentant la fiction, mais bien comme une présence en soi, un personnage qui construit la fiction.
Cette présence filmique offre ici une ouverture sur le programme académique de l’École d’architecture, sur la nécessité de maintenir l’architecture dans le champ des arts tout autant que celui de la technique. C’est une manière pour l’architecte de parler de son métier, du caractère extensif du savoir-faire architectural.
Installation présentée du 17 janvier 2019 au 22 février 2019.