Le Phénix
État / Complété (2014)
Lieu / L’Estérel, Québec, Canada
Programme / Rénovation d’une résidence unifamiliale
Chargé de projet / Jean-François Marceau
C’est une longue histoire que ce projet où il est question de vision, de modernité révolue et de renaissance….
Fin des années 1930 : l’avènement de la voiture favorise une culture de villégiature, notamment dans la région des Laurentides. Beaucoup de villages cèdent aux pressions urbaines et s’offrent en lieux de plaisance. Sainte-Marguerite-Estérel connaît alors une singulière transformation, si bien qu’elle compte aujourd’hui certains des fleurons de l’architecture moderne du Québec. Dessinée par John Bland (ancien directeur de l’École d’architecture de l’Université McGill), la résidence avait un intérêt notable, mais de mauvaises « retouches » puis son abandon progressif en avaient fait un cas presque désespéré, car sa démolition était imminente, les frais de restauration prohibitifs et l’idée de tout reprendre « au goût du jour » presque inévitable.
Nous avons donc opté pour un concept qui rehausserait la valeur du projet initial. La structure de bois (poutres de lamellés-collés d’origine de plus de 24 m de long : inédit pour l’époque!) favorisait un « plan libre », concept clé de la modernité. Le cloisonnement des pièces a fait place à l’installation de « plans » détachés pour créer une sensation d’ouverture sur l’espace et le paysage. Les pièces sont ainsi perçues comme des plans ou des objets « déposés » dans ce lieu ouvert, ce qui renvoie à l’expérience de la peinture moderne, où la notion de plans de couleur a supplanté la figuration. Les fenêtres ont été remplacées, recalibrées ou relocalisées pour rendre à la résidence son statut de plan horizontal faisant face au paysage : un jeu entre abstraction et figuration.
Crédit photo / Adrien Williams