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Dessin à dessein / MAQ

 


 

État /  Exposé

Lieu / Maison de l’Architecture du Québec (MAQ), Montréal, Québec, Canada

Programme / Exposition « Dessins à dessein »

 


 

01 Quelle est la place du dessin à la main dans votre travail? Quel rôle joue-t-il dans votre processus de création?

Il s’inscrit dans une stratégie collective : le dessin, parce que produit sur un médium qu’on peut partager facilement entre l’équipe de travail, constitue le territoire de réflexion du projet. Il ne se situe pas nécessairement en amont du développement mais surgit ponctuellement, à chaque moment où une synthèse des idées doit être remis en « avant plan ». Puisque différents intervenants font partie de la genèse des projets, différentes mains produisent ainsi le « dessein » du projet.

 

02 Comment vous en servez-vous? Sont-ils réalisés en parallèle avec l’ordinateur et de quelle façon?

Il est un palimpseste. La présence physique du dessin, reposant sur une table commune à tous dans notre atelier, produit alors un force synthétique qui dépasse la contribution des outils informatiques, physiquement sans rapport avec le projet. Palimpseste car tous y reviennent, à un moment ou à un autre dans le processus de réalisation, devenant ainsi, par couches successives, une véritable transcription temporelle. Table et dessin sont donc complices de la pensée évolutive du projet.

 

03 Les dessins réalisés sont-ils des outils de communication? Par exemple avec les clients ou sur les chantiers? Ou uniquement des recherches personnelles?

L’architecture n’est pas de l’ordre de la communication… Mais le dessin agit, dans une dynamique de communication, comme le maître à penser absolu : Il est celui que tous regardent, et qui fait taire les divergences liées à « l’incommunicabilité » de l’architecture.

 

04 Quels sont les supports de vos dessins? Carnets de croquis? Feuilles? Sont-ils des aide-mémoire que vous compilez tout le long d’un projet?

Ils sont variés et très désordonnés. Ici, l’idée de faire le registre complaisant de « l’homme qui pense » n’est pas recherchée : au contraire, c’est un outil fugace, qu’on perd ou qu’on accumule de façon désordonnée. Un espace de liberté,  contrepoint à la structure rigide des dessins informatiques établissant presque toujours les bases contractuelles des projets.

 

05 Utilisez-vous le dessin hors de l’atelier, ou même lors de vos loisirs?

Oui. Quoique l’atelier est souvent la principale source de loisir…

 

06 Comment l’usage du dessin a-t-il évolué, selon votre expérience, depuis vos premières armes (études, etc.) jusqu’à aujourd’hui et le dessin a-t-il un avenir en architecture et lequel, selon vous?

Il a permit de privilégier l’expérience perceptuelle plutôt que l’aspect conceptuelle du projet. Par le dessin, c’est l’expérience de l’œil qui est anticipé dans le travail de l’espace. Ainsi pour nous, la recherche architecturale ne s’inscrit plus dans une valorisation formelle du programme mais dans une prédominance d’une sorte de métalangage de la forme architecturale issue de la perception de celle-ci dans l’espace environnant. Certains dessins sont alors inscrits dans cette recherche mais ils ne constituent pas pour autant un mode de simulation du réel, même s’ils sont souvent établie selon les règles de la perception tridimensionnelle : ils sont une « représentation » de l’idée du réel. Et c’est sans doute dans ce subtil interstice que le dessin, le vrai, établie sa permanence dans le champ conceptuel de l’architecture. Aucun outil, informatique ou autre, n’a pu jusqu’à ce jour se substituer à cet espace de marge qu’est le dessin à la main.

 

 

 

crédit photo / Alain Carle Architecte

 

 

 

 

 

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